Pourquoi : pour quoi faire?
Un jour, je me suis rendu compte que l'on utilise le mot pourquoi pour renvoyer à au moins deux concepts : la cause et le but. L'aviez-vous remarqué, vous?
En effet, si je demande pourquoi le ciel est bleu, ce n'est sans doute pas pour demander au ciel ce qu'il cherche à faire en se colorant ainsi (pour se mettre beau?), mais bien pour savoir par quel phénomène la couleur du ciel change. Vous êtes d'accord?
Cependant, si on me demande pourquoi j'écris, ce serait bien plus sensé de parler de mes intentions. Il serait bien étrange (quoique possiblement logique) de répondre parce que mon cerveau envoie des signaux dans mon bras qui lui permet de s'activer. L'explication est plus complexe que cela, en fait.
Or, dans le dictionnaire (prenons le Robert, par exemple), on ne mentionne pas ce type de distinction. On renvoie simplement à la raison. Pourquoi telle chose? Voici la raison. Ce que j'en déduis, c'est que la raison, c'est tout ce qui donne sens à une action, un phénomène, peu importe ce que c'est.
Pourtant, les deux cas (cause et but) sont assez facile à reconnaître et à distinguer.
Admettons d'abord que, par exemple, lorsque je fais une action, il y a toujours une raison. Parfois, c'est dans un but que je comprends (je marche pour me garder en forme). Je peux aussi faire quelque chose parce que c'est ce qu'on m'a dit de faire (je marche parce que mon médecin m'a dit de faire de l'exercice), mais il s'agit quand même là d'un but. Parfois c'est parce qu'il y a une explication, une cause (je marche parce que j'ai perdu mon vélo), même quand je le fais sans m'en rendre compte (je respire parce que mon corps en a besoin). Il s'agit là d'un phénomène que l'on ne contrôle pas. Peu importe le phénomène qui se produit, c'est généralement parce qu'il y a une explication.
Il y a donc un pourquoi passif (cause) et un pourquoi actif (but). Bof, peut-être. C'est une théorie. Robert l'ignore, semble t-il.
C'est drôle, hein? Je sens qu'on va rapidement entrer dans la philosophie. Pourquoi existons-nous? = À quoi ça sert, la vie? Ici on parle du fameux sens de la vie, comme un but. Par contre, les questions suivantes sont plutôt d'ordre scientifique. Pourquoi la vie existe t-elle? = Qu'est-ce qui rendu la vie possible? Vous voyez la nuance? Ici on est bel et bien dans la cause, et on parle pourtant de choses très semblables.
Il me semble assez évident qu'une question qui débute par pourquoi peut avoir deux sens.
En passant, Robert m'a suggéré de vous mentionner que la formule c'est la raison pourquoi, qui semble calquée sur l'anglais, est une vieille utilisation française et n'est plus vraiment d'actualité. On devrait dire c'est la raison pour laquelle, ce sont les raisons pour lesquelles, etc. C'était la petite leçon de français du fin de message d'aujourd'hui.
À demain!
Félix
En effet, si je demande pourquoi le ciel est bleu, ce n'est sans doute pas pour demander au ciel ce qu'il cherche à faire en se colorant ainsi (pour se mettre beau?), mais bien pour savoir par quel phénomène la couleur du ciel change. Vous êtes d'accord?
Cependant, si on me demande pourquoi j'écris, ce serait bien plus sensé de parler de mes intentions. Il serait bien étrange (quoique possiblement logique) de répondre parce que mon cerveau envoie des signaux dans mon bras qui lui permet de s'activer. L'explication est plus complexe que cela, en fait.
Or, dans le dictionnaire (prenons le Robert, par exemple), on ne mentionne pas ce type de distinction. On renvoie simplement à la raison. Pourquoi telle chose? Voici la raison. Ce que j'en déduis, c'est que la raison, c'est tout ce qui donne sens à une action, un phénomène, peu importe ce que c'est.
Pourtant, les deux cas (cause et but) sont assez facile à reconnaître et à distinguer.
Admettons d'abord que, par exemple, lorsque je fais une action, il y a toujours une raison. Parfois, c'est dans un but que je comprends (je marche pour me garder en forme). Je peux aussi faire quelque chose parce que c'est ce qu'on m'a dit de faire (je marche parce que mon médecin m'a dit de faire de l'exercice), mais il s'agit quand même là d'un but. Parfois c'est parce qu'il y a une explication, une cause (je marche parce que j'ai perdu mon vélo), même quand je le fais sans m'en rendre compte (je respire parce que mon corps en a besoin). Il s'agit là d'un phénomène que l'on ne contrôle pas. Peu importe le phénomène qui se produit, c'est généralement parce qu'il y a une explication.
Il y a donc un pourquoi passif (cause) et un pourquoi actif (but). Bof, peut-être. C'est une théorie. Robert l'ignore, semble t-il.
C'est drôle, hein? Je sens qu'on va rapidement entrer dans la philosophie. Pourquoi existons-nous? = À quoi ça sert, la vie? Ici on parle du fameux sens de la vie, comme un but. Par contre, les questions suivantes sont plutôt d'ordre scientifique. Pourquoi la vie existe t-elle? = Qu'est-ce qui rendu la vie possible? Vous voyez la nuance? Ici on est bel et bien dans la cause, et on parle pourtant de choses très semblables.
Il me semble assez évident qu'une question qui débute par pourquoi peut avoir deux sens.
En passant, Robert m'a suggéré de vous mentionner que la formule c'est la raison pourquoi, qui semble calquée sur l'anglais, est une vieille utilisation française et n'est plus vraiment d'actualité. On devrait dire c'est la raison pour laquelle, ce sont les raisons pour lesquelles, etc. C'était la petite leçon de français du fin de message d'aujourd'hui.
À demain!
Félix
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